14 février. Si pour certains ce jour représentait la Saint-Valentin, et que pour d’autres il s’agissait de soutenir son équipe de foot, pour moi, il avait un goût de rencontre. La première, avec mon exemplaire pas encore passé en correction, mais broché, mis en page, un premier grand pas vers le roman qu’il deviendra. La seconde, avec les représentants, à qui il est essentiel de donner, en quelques courtes minutes, l’envie d’aller défendre ce roman dans toutes les librairies de France, et même de Navarre (ou en tout cas de Suisse et de Belgique.)
Pas de chichi, j’avais envie de montrer qui se cachait réellement derrière le nom inscrit sur la couverture. Moi, simplement moi. D’expliquer les raisons qui m’avaient poussée à écrire le sourire aux livres, de raconter pourquoi j’aimais profondément mes personnages.
J’avais imaginé un truc en mode petit comité. Pas ces 50 et quelques têtes qui se tourneraient vers moi, attendant que je prenne le micro. Qu’est-ce que j’ai dit vraiment ? Sûrement des conneries, sûrement des vérités. Je me souviens surtout du trac qui m’a noué la gorge, de ma main tremblante sur le micro, des premiers mots hésitants qui ont laissé place à ceux qui avaient envie de sortir de ma bouche, des rires, et du finalement « déjà ? » quand ça s’est terminé. Et surtout, surtout, des yeux brillants de mon fils, qui m’attendait dans un bureau attenant, face à la Tour Eiffel, quand je suis revenue et qu’il m’a dit : « ils t’ont applaudie ! Deux fois ! »

Bref, ce 14 février, je m’en souviendrai.
Cynthia Kafka